
Hénin et Alentour
Avec « Tous pourris », Jean-Pierre Chruszez soigne tout particulièrement ses inimitiés dimanche 05.02.2012, 05:17- La Voix du NordEntre exorcisme, exercice d'auto-flagellation et rappel à la morale, un livre qui fera grincer dents et dentiers.
LE VISAGE DU DIMANCHE
Jean-Pierre Chruszez est un peu comme le chat qui, selon la légende hindouiste, jouirait de neuf vies...Homme de confiance de Jacques Mellick, missi dominici de Daniel Percheron, chaperon zélé de Gérard Dalongeville, patron régional du PRG sous haut contrôle du PS, mais aussi administrateur au sein de la fonction publique territoriale, l'homme a beaucoup observé ce qu'il appelle « les bactéries contagieuses et mortelles qui gangrènent les piliers fondateurs de notre démocratie ». Et comme, en parallèle, il a toujours été un ardent cuistot dans les cuisines et arrière-cuisines électorales de la région, le Tous pourris qu'il vient de publier chez Praelego méritait une rencontre.
V N: Avec un tel livre, et un tel titre, vous apportez de l'eau au moulin de ceux qui pourfendent le système, et notamment le FN...
« Le bouquin, à l'origine, s'appelait Transformer le pire en meilleur. Il faisait 500 pages et l'éditeur a préféré le couper en deux. C'est donc la partie consacrée au pire qui vient de sortir, et le meilleur est prévu pour avril. Mon propos est de dire, en m'appuyant sur des exemples vécus ou piochés dans la presse : "attention, à force de faire l'autruche, il y a danger !" Mais la question est posée de manière républicaine et non populiste. Alors bien sûr, il y a le danger d'une mauvaise interprétation mais lorsqu'on lit les deux parties, là il n'y a plus d'ambiguïté ! »
VN: Avec un pied dans l'administration territoriale et l'autre dans la politique, vous êtes un observateur mais aussi un acteur de ce que vous dénoncez, voire une courroie. La démarche n'est-elle pas un peu masochiste ?
« Si j'avais pu faire une fiction, ça aurait été plus simple, c'est vrai. Mais je n'ai pas le sentiment de trahir qui que ce soit mais juste de parler de ce que je connais. Vous savez, j'ai été directeur de cabinet de Jacques Mellick, la mécanique clientèle, j'en ai fait partie, je l'ai même créée.Aujourd'hui, les temps ont changé et il faut se dire : "qu'est ce qu'on peut faire pour se débarrasser de ces mauvaises habitudes-là ?" C'est finalement tout le système qu'a mis en place le PS du Pas-de-Calais à partir du budget logement, du logement social, en le maîtrisant !
V N: Ça va faire des vagues au sein du PS ?
« Je pense, mais ça ne m'importe pas trop. J'ai été exclu du PS pour 4 ans en 2009. Alors, bien sûr, on peut demander sa réintégration après deux ans de mise à l'écart, mais si certains camarades l'ont déjà fait, moi pas, et je ne pense pas le faire. Pas envie... Tout ce qu'on peut me reprocher, eh bien, je dirais que ça faisait partie du jeu politique à l'époque. Et c'était alors ma manière de faire. »
VN: Vous évoquez la prime à la casserole qui veut que les électeurs soient curieusement complaisants avec leurs élus locaux en indélicatesse avec la justice après qu'ils ont payé leurs dettes. Vous pensez à Gérard Dalongeville ?« Cela marche sauf si cette personne a fait de la prison... Et puis, Gérard, je crains que pour lui, qui a voulu jouer au repenti, le bac ne se retourne finalement sur le cochon. Et cela même s'il a encore une cote d'amour chez certains Héninois pas heureux de ce qu'ils vivent aujourd'hui.Humainement, je n'ai rien à lui reprocher. Le gros problème, dans cette histoire, c'est la morale ! »
VN: Un acteur de la vie politique locale confiait il y a peu à propos de votre livre : « À chaque fois que ça bouge grave, Chruszez fait un bouquin comme pour exorciser ses scrupules et ses responsabilités ! » Vous savez de qui ça vient ?
« Euh non, franchement, non ! » > De Gérard Dalongeville ! •
PROPOS RECUEILLIS PAR PASCAL WALLART« Tous pourris » ou « Marianne en quête de virginité » aux éditions Praelego
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