vendredi 10 février 2012

LES LECONS DE MORALE POLITIQUE


Les leçons de morale politique du nouveau livre de Jean-Pierre Chruszez
dimanche 05.02.2012, 05:06- La Voix du Nord Béthune
Directeur du développement de la communauté d'agglomération d'Hénin-Carvin, Jean-Pierre Chruszez réside toujours à Béthune.
LE VISAGE DU DIMANCHE
Au fil de sa carrière, il a « frisé la correctionnelle », comme disaient les commentateurs sportifs d'autrefois. Qui se trouve mieux placé que Jean-Pierre Chruszez pour dresser un tableau des « maladies » gangrenant la vie politique ? L'ancien collaborateur de Jacques Mellick et de Gérard Dallongeville dédicaçait hier à Béthune son nouveau livre « Tous pourris ? ».
Les Français doutent toujours de la moralité de ceux qui les gouvernent. Et jugent même que la situation se dégrade, révélait un sondage IPSOS publié cette semaine par Le Monde à l'occasion de la journée du livre politique organisée hier à l'Assemblée nationale. La coïncidence avec la séance de dédicaces dans l'ancienne librairie Bel rouverte pour l'occasion était fortuite. « Cet essai a pour unique ambition de provoquer une réaction citoyenne », assure Jean-Pierre Chruszez. « Non pour nuire ou contribuer à alimenter le nauséabond "tous pourris". Il se veut au contraire un "tous pourris" républicain, libérateur et dépourvu de toute démagogie. »La règle du jeu Dans un ouvrage dont il pense « qu'il ne fera pas plaisir à Jacques Mellick », l'ancien directeur de cabinet reconnaît s'être « sali les mains », sans en avoir de repentir : « J'ai fait du clientélisme et j'en ai même très bien fait », se flatte-t-il en estimant que « c'était la règle du jeu dans les années quatre-vingt ». Béthune apparaît à plusieurs reprises dans le long catalogue de turpitudes de la classe politique (distribution de passe-droit, de privilèges, noyautage des associations), mais y occupe une place relativement modeste : « Trois ou quatre pages tout au plus sur deux cent cinquante », relativise un auteur qui s'est attaché à prendre des exemples dans l'un et l'autre camp, de la maîtrise du logement social par le Parti socialiste dans le Pas-de-Calais à la distribution de logements de fonctions par la majorité présidentielle. Pas de révélations fracassantes, donc, sur les années où Jean-Pierre Chruszez cumulait les fonctions de directeur de cabinet et de secrétaire général (on ne disait pas encore directeur général des services) à l'hôtel de ville avant de cumuler la direction du SIVOM et celle de la communauté de communes. La description des moeurs qui y prévalaient alors n'avait cependant, jusqu'ici, jamais été poussée aussi loin noir sur blanc.Au terme de son sévère diagnostic, le docteur Chruszez reste optimiste sur les chances de rémission du mal dont souffre Marianne. « En ce moment, il y a des tas de gens qui se mobilisent, des mouvements marginaux qui se multiplient, les objecteurs de croissance, les indignés. Ce sont de petits ruisseaux mais tout ça va se rencontrer un jour. J'en suis convaincu : la révolution sera plus brutale que ce qui s'est passé en 1789. » Tout une argumentation dont il fera la matière de son prochain livre à paraître en avril : « Les chemins clandestins du renouveau citoyen, ou le début d'un début. » Jean-Pierre Chruszez, qui jure ne plus avoir d'ambitions politiques sans être assuré de convaincre grand monde parmi ceux qui le connaissent, n'a pas dit son dernier mot. •
« Tous pourris ? Marianne en quête de virginité » par Jean-Pierre Chruszez. Éditions Praelego

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